Habitat & Environnement
Les personnes
L'encyclopédie Wikipedia particulièrement
bien documentée sur le sujet nous indique que :
- Qui sont les ROMS ? - D'ou viennent-ils ?
C'est le premier Congrès International des Roms (Londres, 1971) qui a revendiqué le droit légitime de ce peuple à
être reconnu et officialisa la dénomination « Rom ».
Les divers termes employés pour désigner cette population ont une étymologie très différente :
Gypsies en anglais et Égyptiens dans le français du XVIIe (voir L'Illusion comique de Corneille) rappellent une ancienne légende selon laquelle les Roms seraient venus d'Égypte (Egyptos : Αιγύπτοs en grec) ; mais les noms grecs Γύψ (Gyps) et Γύφτοs (Gyftos), dont dérive Gypsies, signifient respectivement recycleur, équarrisseur, et ferronnier, ferrailleur, chaudronnier.
Gitans, de l'espagnol Gitanos, dérive aussi de Gyftos et de Gyps, et a également été rapproché d' Egyptos. Cet ethnonyme n'a jamais été utilisé par les Roms pour se désigner eux-mêmes. En France, ce terme a longtemps été associé à la persécution dont ils ont fait l'objet, et a acquis une connotation péjorative. Ils furent donc appelés « Égyptiens » en France (pour exemple, Zerbinette est décrite comme « crue égyptienne » dans Les Fourberies de Scapin).
Tsiganes vient du grec Αθίγγανος (intouchable). Cette dénomination a donné Zigeuner en allemand, Cigány en hongrois, Zingaro en italien, etc. Elle désignait à l'origine une secte comprenant de nombreux Arméniens en Asie mineure, disparue au début du XIe siècle, à la même époque de l'arrivée des Roms, d'où la confusion entre les deux populations. Mais le terme s'est vraiment développé lors de l'esclavage des Roms en Moldavie et est péjoratif dans de nombreux pays balkaniques et slaves. Il est réapparu en France après la Seconde guerre mondiale, car il était utilisé par les nazis. Il existe une autre graphie du mot en français : Tzigane. Les Tsiganes préfèrent le S au Z, d'une part parce que ce dernier évoque trop douloureusement le Z (pour Zigeuner) tatoué par les SS dans les camps de concentrations, ensuite parce qu'il ne correspond pas à la prononciation du mot.
On appelait autrefois certains groupes tsiganes Bohémiens. Le roi de Bohême leur avait, en effet, accordé un passeport qu'ils montraient en Europe. La variante Boumians de ce dernier terme, que l'on rencontre parfois, est une forme occitane.
Les études linguistiques envisagent, vers la fin du XVIIIe siècle, des origines indiennes aux Roms, hypothèse recoupée par un récit historico-légendaire datant du milieu du Xe siècle, la Chronique persane de Hamza d'Ispahan, qui fut reproduite et embellie au XIe siècle par le poète Ferdowsi. Selon cette chronique, plusieurs milliers de Zott, Djâts, Rom ou Dom (hommes) partirent du Sind actuel, et peut-être de la rivière Sindhu vers l'an 900 selon les ordres du roi. Ils devaient rejoindre le roi de Perse, soucieux de divertir ses sujets grâce à leur culture musicale. De là, ils se divisèrent et s'éparpillèrent autour du monde. Longtemps installés en Perse, ces Roms, déjà décrits comme refusant de vivre d'agriculture, finissent par se séparer en deux groupes migratoires : les uns vers le sud-ouest et l'Égypte (Roms orientaux ou Caraques, terme venant soit du grec korakia : « les corneilles », soit du turc kara : « noir »), les autres vers le nord-ouest et l'Europe (Roms occidentaux ou Zingares : mot venant peut-être une déformation du terme Sinti).
L'Inde du nord est aujourd'hui clairement la zone géographique d'origine des roms, comme en témoignent la linguistique et la génétique comparées. Mais étaient-ils un groupe ethnique (vativasi en sanskrit) ou un ensemble social (jata, çandal en sanskrit)
La distribution de leur groupe sanguin ABO est cohérente avec celle des castes guerrières du nord de l'Inde. En fait, une étude récemment publiée dans le magazine Nature suggère que les Roms sont apparentés aux Cingalais du Sri-Lanka, eux aussi originaires de l'Inde du Nord. Selon les recherches en génétique de l'UWA, les caractéristiques génétiques de la population rom permettent de démontrer leur origine indienne et d'estimer que leurs origines remontent de 32 à 40 générations environ.
Comme beaucoup de minorités, les Roms servent régulièrement de boucs émissaires aux pouvoirs en place, et déclenchent des bouffées de xénophobie lors d'incidents liés à la délinquance (qui, faut-il le rappeler, n'est pas une exclusivité des Roms et ne touche pas plus les Roms que d'autres populations de niveau socio-économique équivalent). Ainsi, en Italie, en mai 2008 des camps Roms ont été brûlés près de Naples.
En France, c'est en août 2010 que les autorités décident une expulsion en masse de Roms vers la Roumanie (qui, en pratique, se termine dans les communes avoisinantes, ou bien se traduit par un aller forcé en Roumanie, suivi d'un retour rapide en France où ces populations sont intégrées depuis des années). Le niveau d'intégration des Roms dans la société est variable, et certainement plus important que les statistiques ne peuvent l'exprimer, car lorsqu'un Rom est intégré, il cesse d'être comptabilisé comme Rom. Par exemple, les statistiques roumaines ne reconnaissent qu'un demi-million de Roms, alors qu'eux-mêmes estiment leur nombre entre 0,5 et 2,5 millions.
En 1971, le congrès des associations et mouvements militants roms adopta le Drapeau Rom comme symbole du peuple Rom. Sur un fond vert (qui symbolise la Terre fertile) et bleu intense (le Ciel, la liberté), est posé le Chakra (roue solaire à vingt-quatre rayons, symbole de la route et de la liberté), du rouge de l'empereur Ashoka ou Ashok, comme on le voit ci-dessous.
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